22688
post-template-default,single,single-post,postid-22688,single-format-standard,stockholm-core-1.1,select-child-theme-ver-1.1,select-theme-ver-5.1.8,ajax_fade,page_not_loaded,wpb-js-composer js-comp-ver-6.10.0,vc_responsive

LES ENFANTS GOÛTENT MOINS SOUVENT ET MOINS BIEN

C’est un fait désormais avéré, de plus en plus d’enfants et d’adolescents sautent des repas, en tête desquels le petit-déjeuner et le goûter, pourtant cruciaux pour une bonne répartition de l’apport énergétique tout au long de la journée (chez les 3-17 ans, le goûter représente 12 % de l’énergie de la journée)1. La publication du Credoc de mai 20172 montre en effet que le goûter pris à domicile est en perte de vitesse et qu’il s’éloigne de plus en plus des recommandations officielles du Programme national nutrition santé (PNNS). Une tendance que le goûter pris en RHD permet de limiter.

Moins de goûters hebdomadaires

La tendance est structurelle : le nombre de goûters hebdomadaires est en baisse. Chez les 3-6 ans, il est passé de 6 en 2003 à 5,5 en 2016 ; chez les 7-14 ans, de 5,4 à 4,6 et chez les 15-17 ans, de 4,1 à 3,5. La part des « goûteurs » réguliers, prenant au moins quatre goûters dans la semaine, a baissé dans toutes les tranches d’âge : en 2016, ils ne représentent que 85 % des 3-6 ans, 71 % des 7-14 ans et 52 % des 15-17 ans. Une tendance induite par le fait que les goûters sont très largement pris à domicile : 70 % chez les 3-6 ans et 81 % chez les ados.

Des goûters qui gagneraient à suivre les recommandations

Selon le PNNS3, le goûter doit proposer au minimum une boisson et deux des trois éléments suivants : aliment céréalier (pain, biscottes, céréales peu sucrées), produit laitier (lait, yaourt, fromage), fruit. Pris à domicile, le goûter est souvent composé d’une boisson ainsi que d’un aliment qui ne rentre pas dans ceux recommandés (pâtisseries, viennoiseries, entremets non laitiers). C’est le cas pour 13 % des goûters des 3-6 ans et 15 % de ceux des 7-17 ans1. La RHD, qui suit la recommandation du GEMRCN4, permet d’offrir aux enfants un goûter mieux structuré. Cette dernière précise qu’il convient d’éviter les viennoiseries, les barres chocolatées, les biscuits chocolatés ou fourrés, les céréales fourrées, les pâtes à tartiner et les pâtisseries, qui apportent beaucoup plus de lipides (plus de 15 %) et de glucides simples que le pain et les autres produits céréaliers. Leur fréquence doit être limitée à 3 repas sur 20 repas successifs au maximum. Les boissons, indispensables à la réhydratation, sont l’eau (à volonté), les jus de fruits de bonne qualité nutritionnelle (100 % fruits, sans sucre ajouté) ou le lait demi-écrémé (de préférence non sucré). L’accès aux autres types de boissons sucrées doit être évité, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants sont interdits dans les établissements scolaires depuis le 1er septembre 20055.

Goûter n’est pas grignoter

Il est important de ne pas confondre goûter et grignotage. Le grignotage correspond à l’ingestion automatique et incontrôlée d’aliments en petites quantités sans sensation de faim, alors que le goûter, s’il est conforme aux recommandations, permet de structurer les repas et d’éviter justement les grignotages. Il apporte aux enfants les glucides, protéines, vitamines, fibres, calcium et l’hydratation nécessaires pour leur permettre de conserver leur énergie jusqu’au dîner. Sept à huit heures peuvent en effet séparer le déjeuner du dîner : une période de jeûne difficile à tenir en pleine journée d’activité, en particulier pour les enfants, qu’il convient donc de rompre par une collation qui doit cependant rester légère, sa vocation n’étant ni de compenser le déficit du déjeuner, ni de remplacer le dîner. En milieu scolaire, pris habituellement après la classe, le goûter doit être proposé à une heure régulière, au moins deux heures avant le dîner. La consommation régulière des différents aliments recommandés aide par ailleurs les enfants à diversifier leur alimentation, comme le recommande le PNNS. Ainsi, plus le nombre de goûters pris dans la semaine sera élevé, plus la diversification alimentaire sera importante1.

Quelle place pour les produits laitiers ?

Les produits laitiers sont l’un des trois groupes dans lesquels les enfants sont invités à choisir deux aliments pour leur goûter : lait (de préférence demi-écrémé et non sucré), yaourt, fromage, ils ont l’embarras du choix pour varier les saveurs et les plaisirs. Parmi eux, le goûter fromager présente de nombreux atouts. L’immense variété des fromages permet tout d’abord à elle seule de varier les textures, les couleurs et les saveurs et de rompre la monotonie. Pour les plus jeunes, il existe une offre de goûters fromagers adaptée à leurs attentes en termes de goût (saveurs douces et crémeuses), de praticité (des conditionnements à glisser dans le sac permettant une conservation en dehors du frigo), ludiques visuellement et intéressants nutritionnellement : riches en calcium, sources de protéines de bonne qualité, sans sucres ajoutés. Leur conditionnement en portions permet par ailleurs de contrôler la quantité consommée et ainsi de combler la faim tout en préservant l’appétit pour le repas suivant. Certains sont même des « deux en un » proposant aussi le produit céréalier (gressins par exemple). L’association avec du pain sous forme de tartine permet d’apporter des protéines et des fibres et s’inscrit dans le cadre du goûter équilibré recommandé par le PNNS et le GEMRCN.

Témoignage de Carole Galissant, Présidente Commission Nutrition du SNRC

Dans le cadre scolaire, les sociétés de restauration scolaire sont-elles fréquemment interrogées pour fournir le goûter ?

Il est très fréquent que nous soyons interrogés par les collectivités territoriales pour fournir les goûters des centres de loisirs ou ceux distribués après les cours. Les demandes sont très précises et toutes conformes aux recommandations du GEMRCN à savoir, une boisson et deux aliments parmi lesquels un produit céréalier, un produit laitier ou un fruit.

Il peut arriver que la volumétrie du goûter proposé soit différente : deux composantes en maternelle contre trois en primaire. Néanmoins, dans les deux cas, la base du goûter comprend un produit céréalier complété par une ou deux autres composantes.

Quels sont vos critères de choix pour élaborer les menus des goûters ?

Le goûter doit être en corrélation avec le déjeuner des enfants. Les menus des goûters seront donc construits en fonction des repas du midi. Par exemple, on pourra proposer un fruit au goûter s’il n’y en pas eu au déjeuner, idem pour le fromage.

De plus, j’affectionne tout particulièrement de travailler avec des produits bruts ou peu transformés. C’est la raison pour laquelle je peux proposer du pain au goûter comme produit céréalier jusqu’à trois fois par semaine car les accompagnements peuvent être très variés : confiture, pâte à tartiner, fromage traditionnel ou tartinable. De plus, le goûter doit être facile à mettre en œuvre : comme il n’est pas toujours pris à table, cela nécessite que les enfants puissent le consommer en toute autonomie et les fromages en portion sont donc très intéressants dans ce cadre.

Proposez-vous du fromage au goûter et est-il bien accepté par les enfants ?

On propose du fromage au goûter au moins une fois par semaine, lorsqu’il n’y en pas au menu du déjeuner. Les fromages en portions individuelles ont l’avantage d’être ludiques, faciles à manipuler et surtout d’être très appréciés par les enfants ce qui permet, par la même occasion, de limiter le gaspillage alimentaire. Certains se conservent même 8h en dehors des réfrigérateurs ce qui en fait de véritables alliés au goûter.

1 CREDOC, CCAF 2016
2 Consommation et modes de vie N° 290, ISSN 0295-9976, mai 2017
3 Programme National Nutrition Santé
4 Groupe d’étude des marchés restauration collective et nutrition
5 Loi 2004-806 du 9 août 2004