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Carences en fer, calcium, vitamines : mon enfant peut-il être vegan ?

Les enfants peuvent-ils suivre un régime vegan au même titre que leurs parents ? Vanessa Bedjaï-Haddad nutritionniste-diététicienne alerte sur les dangers possibles pour la croissance des enfants qui adoptent cette alimentation.

Arrêter la viande, le poisson, le lactose… Le régime vegan prône une alimentation basée sur les légumes et les céréales pour stopper l’exploitation animale. Pour les adultes, il existe des risques de carences que l’on peut éviter en se supplémentant. Mais un enfant en pleine croissance peut-il, lui aussi, être vegan ?

Pour Vanessa Bedjaï-Haddad, cela paraît compliqué :  » C’est impossible de subvenir aux besoins de l’enfant en croissance avec une alimentation vegan. Ces régimes sont dangereux chez l’enfant et l’adolescent car ils entraînent presque toujours des carences nutritionnelles. Les plus fréquentes sont les carences en fer, en calcium (absence de lait et de produits laitiers) et en vitamine B12 (seuls les aliments d’origine animale en contiennent). Pour avoir l’apport nécessaire de calcium avec des végétaux, il faudrait manger des quantités astronomiques de chou. C’est déjà compliqué pour un adulte, alors imaginez pour un enfant…  » explique l’experte. Le calcium joue un rôle primordial dans la croissance des enfants et des adolescents. Il favorise le bon développement et la solidité des os. Sans lactose, ces derniers sont plus fragilisés et les enfants sont donc exposés à d’importants risques de fractures tout au long de leur vie.

Fer, calcium, vitamine B12 : quels sont les risques de carences ?

 » Chez les tout-petits, la base de l’alimentation est le lait. Il apporte tout ce qui est nécessaire pour leur croissance  » affirme Vanessa Bedjaï-Haddad. Pour remplacer le lait, les parents vegans utilisent des boissons végétales (soja, lait d’amande, riz, châtaignes…). Ces alternatives sont dangereuses pour la santé d’un nourrisson. Leur composition n’est pas conforme aux normes européennes sur le lait infantile. Les boissons végétales augmentent le risque de carences et peuvent, dans le pire des cas, mettre la vie de l’enfant en danger. Elles entraînent un apport insuffisant en énergie, un manque d’acides aminés essentiels, de lipides, de minéraux (fer et calcium) de vitamines (D et B12) et d’oligo-éléments. Au début de sa vie, un bébé a des besoins nutritionnels et micro-nutritionnels précis et déterminants pour sa santé, son développement et sa croissance.

Allaitement et véganisme : quels sont les risques ?

Quand une maman vegan allaite son bébé, existe-t-il un risque de carence ?  » Au cours de l’allaitement, tout comme lors de la grossesse, l’enfant est toujours privilégié au détriment des réserves de la mère, qui s’épuiseront pour fabriquer un lait de qualité. Mais lorsque l’alimentation de la mère est particulièrement déséquilibrée et les réserves faibles ou inexistantes, une carence peut aussi survenir chez l’enfant. Le régime de la mère doit comporter un apport suffisant en calcium, fer et acides gras essentiels, des éléments principalement présents dans les aliments d’origine animale. Si la maman est végétarienne ou vegan, elle devra donc prévoir une complémentation.  »

Les carences principales d’un régime vegan : calcium, fer, vitamine B9 et B12. Concernant les protéines, les risques sont plus rares. Les aliments végétaux riches en protéines sont de plus en plus présents dans nos assiettes. Pour les repas, les associations céréales et légumineuses se sont démocratisées et sont disponible dans la plupart des magasins. On peut par exemple miser sur des recettes à base de semoule et de pois chiches ou de riz et de lentilles.

Vitamines, nutriments : des compléments alimentaires pour faire le plein

De plus en plus d’adolescents font le choix du véganisme. La priorité pour les professionnels de santé est de leur faire comprendre à quoi ils exposent leur corps, sans pour autant les brusquer. À cette période, toutes les jeunes filles commencent à avoir leurs règles. Chaque mois, elles perdent du sang, et donc du fer. Les chances d’avoir une carence (anémie) sont donc d’une manière générale plus élevées pour les filles que pour les garçons. Et cette probabilité augmente d’autant plus chez les petites filles vegans. « Pour se supplémenter une seule solution : les compléments alimentaires. Vous devez toujours vous faire conseiller par un médecin, un pédiatre, ou un pharmacien et les choisir de bonne qualité. » conseille la professionnelle de santé.

Chez l’adulte, un manque de vitamines et de nutriments se traduit souvent par un simple coup de fatigue. L’enfant, lui, s’expose à des conséquences plus préjudiciables en suivant un régime vegan. Vanessa Bedjaï-Haddad demande aux parents d’être vigilants face à ce régime alimentaitre.  » En tant qu’adultes, faites ce que vous voulez, mais ne le faites pas subir à vos enfants. Entre végétaliser l’alimentation et tout supprimer de manière radicale, il y a un grand cap. Pour un enfant, c’est lors des premières années de vie que tout se décide. »

Merci à Vanessa Bedjaï-Haddad d’avoir répondu à nos questions

lien vers l’article:
https://www.femmeactuelle.fr/enfant/enfants/carences-en-fer-calcium-vitamines-mon-enfant-peut-il-etre-vegan-2085144